Répertoire des promotions de l'École Spéciale Militaire de St-Cyr
recueil d'historiques régimentaires
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| Le 2eme Régiment de Cuirassiers. (historique total). C'est peu de temps après que le cardinal de Richelieu fut devenu premier ministre du roi Louis XIII, que celui-ci lui donna le commandement de l'une de ses compagnies, à laquelle s'ajouta bientôt une compagnie de chevau-légers-légers, premier ancêtre connu du 2e Régiment de Cuirassiers. Attachées au Cardinal, elles l'ont accompagné dans ses déplacements et dans ses campagnes. En période normale, elles assuraient son service et sa protection. Cette troupe était composée de "soldats magnifiques", revêtus d'une casaque écarlate à broderies d'or, d'argent et de soie. L'effectif de chacune d'entre elles devait être de l'ordre de la centaine, plus, un certain nombre de recrues à l'instruction. Leurs chefs ne quittaient jamais le cardinal, sauf la nuit, où ils couchaient dans une chambre voisine. L'on sait que le Cardinal n'eut de cesse, sa vie durant, que ne soit desserrée l'étreinte que l'Espagne et l'Autriche faisaient peser à cette époque sur la France. Il essaya d'abord de lutter contre ces deux pays par personnes interposées. Puis, le 19 mai 1635, ayant épuisé toutes les autres solutions, il déclara la guerre à l'Espagne. Trois jours auparavant, le 16 mai, était né, à partir de sa compagnie de chevau-légers, le Régiment "Cardinal-Duc". Le Régiment Cardinal-Duc figurait en tête de la liste des douze régiments de cavalerie créés par la même Ordonnance du 16 mai 1635. C'est pourquoi l'on peut dire que, par ses origines, le 2eme Cuirassiers est le plus ancien de nos régiments de l'ABC actuels. Il participe d'abord, en 1635/1636, au début de la dernière phase de la guerre de Trente ans, guerroyant en Lorraine, dans le Palatinat et en Alsace, et se distingue, en particulier, lors de la prise de Bingen, puis lors du combat d'arrière-garde de Vaudrevange (27 septembre 1635). L'une de ses compagnies est alors commandée par Fabert, futur maréchal de France. Il est ensuite affecté à l'Armée de Flandre et va, pendant 23 ans, combattre les Espagnols dans le Nord de la France et le sud de la Belgique, ne quittant ce théâtre d'opérations que pour participer à la répression de troubles intérieurs à Caen, à Avranches (1639), à La Rochelle (1651 ) et dans la région parisienne (1652). Il s'illustre lors de multiples sièges (Corbie, Landrecies, Maubeuge, La Capelle, Aire Saint-Lys, etc...) et de nombreuses batailles. En particulier, sous les ordres du Grand Condé, il prend une part décisive à la victoire de Rocroy (19 mai 1643), puis, sous ceux de Turenne, à la glorieuse bataille des Dunes ( juin et juillet 1658) qui devait mettre un terme provisoire à la guerre contre l'Espagne et amener la paix des Pyrénées (1659). De ce quart de siècle de guerre, la France sortait agrandie de l'Artois, de l'Alsace et du Roussillon. Entre temps, le Cardinal de Richelieu était mort, et, légué au Roi de France, le Régiment avait pris le nom de "Royal-Cavalerie" (1643) qu'il devait conserver jusqu'à la Révolution. Le Régiment tient garnison dans le Boulonnais et participe en 1662 à la répression d'une révolte paysanne dans cette province. 1756-1804 Mais voici à nouveau la guerre, entre la France, alliée cette fois à l'Autriche et à la Russie, contre la Prusse alliée à l'Angleterre. Une guerre au total désastreuse, qui devait notamment coûter à la France ses colonies des Indes et du Canada. Mais le "Royal" n'y connut point la défaite. En 1757 sous les ordres du Maréchal d'Estrées, il participe à la campagne du Hanovre, à l'occupation de la Hesse et à la prise de Cassel (15 Juillet). Entre 1758 et 1759, il continue à guerroyer en Rhénanie, en Belgique et en Westphalie sous les ordres du Marquis de Sérent. En 1792 la France révolutionnaire déclare la guerre aux monarchies européennes. Les armées françaises se battent avec acharnement aux frontières du Nord et de l'Est, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Suisse, en Italie et jusqu'en Egypte. Le 2eme de Cavalerie ne cesse, durant cette période, d'être sur la brèche. Ses champs de bataille se situent surtout en Allemagne et en Italie. Il y distribue d'innombrables coups de sabre et donne à son étendard sa première inscription : MARENGO. La Campagne du Palatinat débute lorsque, de Landau, étant affecté à l'Armée du Rhin, il participe à l'offensive qui aboutit aux prises de Worms, de Spire, de Mayence et de Francfort (septembre-octobre 1792). Lors de la prise de Spire, le 30 septembre le 1er Escadron coupa avec impétuosité la retraite à l'ennemi et lui enleva 450 prisonniers. Cette brillante campagne d'automne provoque la publication par la Convention Nationale de l'ordre du jour suivant : "Les armées de la Moselle et du Rhin ont bien mérité de la Patrie". Durant les deux années qui suivirent, les opérations connurent des hauts et des bas, en raison des désordres que traversa alors l'armée, et le Régiment resta en Alsace et dans le Palatinat, oscillant entre Strasbourg et Mayence selon les fluctuations de la situation, à l'exception d'un détachement qui participa à la répression de la chouannerie en Vendée. Réduite, après le traité de Bâle, à l'Angleterre, à l'Autriche et à la Sardaigne, la coalition n'est cependant pas détruite, et les opérations se poursuivent, tant en Italie, théâtre principal, qu'en Allemagne du Sud. C'est dans ce cadre général que le 2e de Cavalerie, regroupé à Strasbourg à la fin de 1795, et toujours affecté à l'Armée du Rhin, rentre en campagne vers le milieu de 1796. Cette campagne mène d'abord l'Armée Moreau jusqu'aux abords de Munich et de Nuremberg, par Rastat, Pforzheim, Stuttgart et Heidenheim, puis est marquée par une retraite, qui est considérée comme un modèle du genre, sur la direction Augsbourg - Ulm - Fribourg. Le Régiment se distingue particulièrement à Rastat le 5 juillet, à Ettungen le 9 juillet, à Stuttgart le 18 juillet, aux combats de Neresheim enfin. Ces derniers, où le Régiment "mit l'ennemi en pièces et le poursuivit pendant deux lieues", valurent au 2 ° de Cavalerie une lettre de félicitations du Directoire. Le 9 septembre, c'est encore le combat de Neubourg, près d'Ingolstadt, où la charge du Régiment sauva le 9eme Hussards en difficulté et lui valut une nouvelle lettre de félicitations. Lors du repli de l'Armée Moreau, le Régiment est à l'arrière-garde et se distingue encore le 2 octobre à Schussenried, d'où il repousse l'ennemi jusqu'à Biberach. Enfin, après une difficile traversée de la Forêt Noire, il repasse le Rhin à Huningue et est affecté à la division Duhesme, où il est placé en réserve à l'ouest de Strasbourg. Cependant, fidèle à sa mission de diversion, le Général Moreau n'allait pas tarder à reprendre l'offensive au printemps de 1797 en franchissant le Rhin à 95 km au Nord de Strasbourg. Le 2eme de Cavalerie fait partie des troupes chargées d'établir la tête de pont initiale et s'oppose victorieusement le 21 avril, à Diersheim, aux contre-attaques des Autrichiens. Ce fut une dure opération, qualifiée dans les rapports officiels comme "la plus audacieuse, la plus sanglante et la plus glorieuse de toute la guerre". Par ses charges répétées le Régiment contribua à la mise en déroute de l'ennemi et mérita pour cette journée une citation du Général Commandant en Chef. Les victoires remportées parallèlement par Bonaparte en Italie acculèrent les coalisés à solliciter l'armistice, qui fut conclu à Léoben et confirmé par le traité de Campo Forrmio (octobre 1797). Le Régiment, toutefois, ne participera activement qu'à partir de 1800. Jusqu'à cette date, il sert d'abord à l'Armée de Mayence (1797-1798) puis à l'Armée d'Angleterre (1798-1800). Il tient alors garnison à Rouen, à Dieppe, au Havre et à Amiens. Affecté à l'Armée de réserve sous les ordres du futur Maréchal Berthier, le 2eme de Cavalerie rejoint Dijon le 21 avril, et, de là, fait mouvement vers la plaine du Pô par la Suisse, franchissant le Col du Saint-Bernard le 21 mai. Cette mobilité et cette ardeur, le 2eme de Cavalerie n'allait pas tarder à les confirmer. Le 22 mai il est à Aoste, le 8 juin, il franchit le Pô, le 9, il s'engage à Plaisance et son Chef de Corps y est blessé. Le 12, il opère en avant-garde au-delà de Tortone, aux ordres du Général Kellermann. Le 14 juin enfin, c'est, sur les Autrichiens, l'immortelle victoire de Marengo, qui valut à l'étendard du Régiment sa première inscription. Son rôle y fut, en effet, déterminant. La journée avait été difficile. Le Général Desaix, espoir de l'Armée, avait été tué, et Bonaparte, son centre enfoncé, sentait la victoire lui échapper. C'est alors que, surgissant sur le flanc des colonnes d'assaut autrichiennes, le 2eme de Cavalerie, aux ordres de Kellermann, renverse la situation par une charge magnifique qui décide de la victoire. Cent cinquante cavaliers firent mettre bas les armes à 3000 grenadiers ennemis. Le cavalier Riche fit prisonnier le Général Zachs, chef d'Etat-Major du généralissime autrichien Mêlas. Mais 7 officiers sur 21 furent mis hors combat, tandis que 7 autres eurent leurs chevaux tués sous eux. Aussi à la suite de la bataille, sur 28 officiers de toutes armes cités par le Général Murat, 18 appartiennent au 2eme de Cavalerie. De nombreux sous-officiers et cavaliers reçurent également des récompenses, parmi lesquels les cavaliers Riche, déjà mentionné, Leboef et Pasteur, ces deux derniers pour s'être emparé chacun d'un drapeau ennemi. Après ce fait d'armes et l'armistice qui suivit, le Régiment reste un an en occupation en Italie. Puis, la paix de Lunéville ayant été signée avec l'Autriche, il vient tenir garnison à Vienne, au sud de Lyon. Enfin, alors que Bonaparte songe à envahir l'Angleterre, le régiment est affecté à l'armée des Côtes de l'océan et s'installe à Caen. C'est là que, doté d'un casque d'acier à crinière, il reçut l'appellation de 2eme Régiment de Cuirassiers, qui est encore la sienne aujourd'hui . 1804-1815 Trois ans après la signature de la paix d'Amiens, la guerre reprend contre l'Angleterre, aidée par la Russie, l'Autriche et la Suède. La France, de son côté, à l'appui de l'Italie, de la Hollande et des Etats allemands de l'ouest. Napoléon songe d'abord à envahir l'Angleterre, mais c'est finalement contre les Autrichiens et les Russes qu'il lance la Grande Armée. En 1805, le Régiment est à Lille. Affecté à la Division Nansouty, il pénètre en Allemagne en septembre et, par Pirmasens, Kaiserslautern, Heidelberg, arrive en Bavière où il participe, contre les Autrichiens, aux combats de Wertingen (8 octobre) et d'Elchingen (15 octobre), préliminaires à la prise d'Ulm. Puis, poursuivant l'ennemi, il entre en Autriche et marche sur Vienne, occupée sans combat le 13 novembre. Mais il ne s'y attarde pas et se dirige sans désemparer vers les armées russes et autrichiennes. La rencontre à lieu le 2 décembre 1805 à Austerlitz, la plus belle et la plus mémorable des victoires de Napoléon. Le 2eme Cuirassiers y exécute une superbe et brillante charge de cavalerie. Ce beau mouvement aboutit à couper en deux l'armée austro russe et à nous rendre maître des hauteurs de Kruck et d'Holowitz. La part ainsi prise à la victoire valut à l'étendard du Régiment une deuxième inscription. Puis, c'est la poursuite, arrêtée par un armistice préludant à la paix. Mais la guerre continue contre l'Angleterre et la Russie, bientôt rejointes par la Prusse, et les opérations reprennent à l'automne de 1806.
Le Régiment, qui avait
entre temps tenu ses quartiers à Linz, à Ingolstadt, puis à Kitzingen,
sur les bords du Main, arrive trop tard pour prendre part à la victoire
d'Iéna, mais dès le lendemain (15 octobre 1806), il se lance à la
poursuite de l'armée prussienne en déroute et, par Potsdam, entre à
Berlin le 27 octobre. Il est ensuite dirigé sur Varsovie, où il reste
du 22 décembre 1806 au 13 janvier 1807, se remettant en condition avant
d'entrer en campagne contre l'armée russe. Le Régiment ne participe pas
à la bataille d'Eylau (13 février 1807) et est poussé dans la région de
Koenigsberg, en Prusse orientale (fin mars). Puis, du 9 au 14 juin, il
prend part aux combats qui aboutissent à la victoire de Friedland.
Ensuite, sous les ordres de Murat, c'est une nouvelle poursuite, qui
amène le Régiment à Tilsitt, sur le Niémen (19 [juin ), et à Paskalwen
où le trouve l'armistice. Cependant que la guerre contre
l'Angleterre se poursuit en Espagne et au Portugal. Le Régiment occupe
diverses garnisons en Prusse, en Poméranie et au Brandebourg, notamment
à Wrietzen sur Oder. l'Autriche, soutenue par l'Angleterre, reprend les
hostilités et envahit la Bavière. Le Régiment qui, entre temps, avait
été déplacé à Hanovre, puis à Bayreuth, est poussé sur Landshut (21
avril). Le 22 avril 1809, il participe à la victoire d'Eckmùhl. Puis,
c'est la contre-offensive et la marche sur Vienne, qui est occupée le
13 mai. Mais une partie de l'armée autrichienne s'est repliée sur la
rive gauche du Danube. La tentative est reprise quelques semaines plus
tard. Le Danube est franchi dans la nuit du 4 au 5 juillet et c'est le
6, la difficile, mais victorieuse, bataille de Wagram. Engagé en
direction d'Aderklé, le Régiment y subit des pertes sévères, 4
officiers, 38 hommes, 139 chevaux sont tués, et 5 officiers, 43 hommes
blessés. 1815-1871
Réduit à un peu plus d'une
centaine d'officiers et de cuirassiers, le Régiment quitte Neuilly le 6
juillet 1815 et prend la route de Saumur. C'est sur les bords de la
Loire (août 1815), puis à Rennes (février 1816), qu'il va panser ses
blessures. Le 16 juillet lui a été conférée l'appellation de "Régiment
du Dauphin". Reconstitué et remis en condition, il tient successivement
garnison à Nevers (avril 1817), à Vesoul et à Epinal (avril 1821). Ainsi s'achève une période moins brillante que les précédentes, mais durant laquelle à défaut de faits d'armes victorieux, le régiment était resté égal à lui même dans l'accomplissement de son devoir. 1914-1918 Lorsque les allemands entrent en Belgique le corps de cavalerie est rassemblé sur la Meuse. Il est affecté à la Verne Armée et doit couvrir le flanc gauche en prenant le contact de l'ennemi au plus loin, puis en retardant sa progression. Le 6 août, il franchit à son tour la frontière et s'engage en direction de Liège. Ce sont alors, pendant quelques jours, des marches et des contremarches épuisantes, qui vont coûter à chaque division du Corps de Cavalerie la valeur d'un Régiment, mais lui permettent de recueillir les premiers indices sur l'importance et la direction de l'attaque allemande à travers la Belgique. Le 15 août, le Corps de Cavalerie repasse à l'ouest de la Meuse dans la région de Dinant, puis est envoyé vers le Nord épauler l'armée Belge et il participe ainsi à la bataille de Charleroi en s'engageant le 18 août contre les 2°et 4° Divisions allemandes sur la ligne Geest Girompont-Ramillies-Offus, en canonnant la 9e Division le 19 août, en couvrant le 20 août, de Nivelles à Fleurus, le déploiement de l'Armée anglaise qui entre à son tour en action, en s'engageant violemment le 21 août, contre le VIIeme Corps allemand à Gosselies avant de se replier au sud de la Sambre. Repassant en réserve du G-Q-G, après avoir couvert 600 km en 18 jours par une chaleur torride, le Corps de Cavalerie est alors envoyé le 25 août couvrir le flanc gauche de l'armée French vers Cambrai. Le lendemain il porte un coup d'arrêt au IVeme Corps Allemand à l'Est de cette ville. Le 27 il combat sur le front Epehy-Heudicourt et se regroupe le soir autour de Péronne. Le 28 c'est un nouvel engagement à Moislains. Après quoi, sa mission remplie, épuisé par trois semaines d'opérations successives, le corps de cavalerie se replie vers le sud en liant son mouvement à celui de l'aile gauche de la VIeme Armée, à l'exception d'une division de marche constituée à l'aide des chevaux encore valides. Le 2eme Cuirassiers lui apporte la valeur d'un escadron. Le Corps de Cavalerie, après s'être remis en condition, était en effet engagé depuis le matin du 7 sur l'Ourcq, dans la contre-offensive déclenchée par le Général Joffre pour briser l'élan de l'attaque allemande. La 1ère Division de Cavalerie attaque Betz, puis s'engage le 8 en direction de Gondreville. Le régiment enlève Rozières, tandis que le 2eme Escadron, mis au combat à pied, chasse de Montépilloy un escadron de hussards allemands.
La part que le Régiment y prit lui valut d'ajouter sur son étendard l'inscription :"l'Ourcq" aux quatre qu'il portait déjà . 1940 - 1945 Recréé peu après le début de la 2eme guerre Mondiale, le 2eme Régiment de Cuirassiers participe aux phases initiale et finale de la lutte contre l'Allemagne. Dés sa reconstitution, le Régiment prend un visage très semblable à celui qu'il aurait été encore aujourd'hui : celui d'une unité de chars. Seul changement, le matériel : aux Somua armés de canon de 47 et aux Hotchkiss armés du canon de 37 de 1940, succèdent en 1944 les Sherman armés du canon de 75 et les Light. A partir du 1er janvier 1940 est reconstitué aux environs de Saumur le 2eme Régiment de Cuirassiers, appelé à former avec le 1er Cuirassiers la 5eme Brigade de Combat, elle-même dans la composition de la 3eme Division Légère Mécanique aux cotés de la 6eme Brigade (12eme Cuirassiers et 11eme Dragons). Fin février, le Régiment rejoint le camp de Sissonne et y manœuvre pendant quelques semaines. Puis il vient prendre sa place dans le dispositif de la 3eme Division Légère Mécanique, au Sud de Cambrai, puis entre Solesmes et Le Quesnoy. L'attente ne sera pas de longue durée : les opérations actives débutent en effet le 10 mai et s'achèvent en France le 25 juin. Le Régiment participe successivement à l'action de ralentissement des forces d'invasion allemandes en Belgique à la bataille de la poche de Dunkerque, et aux derniers combats pour l'honneur. Le 10 mai, les Allemands attaquent et entrent en Belgique. En exécution des plans, l'aile gauche des armées alliées se porte à leur rencontre et, en tête, le Corps de Cavalerie (2e et 3e D.L.M.), chargé de ralentir les blindés adverses pour permettre l'installation franco-britanniques sur la Dyle. Le 10 mai au soir, le 2eme Cuirassiers est à Hévillers - Perbais - Cortil - Noirmont (25 km N-O de Namur), où, à l'aube du 11 il est assailli par des avions ennemis. Puis il s'installe sur la ligne Thisnes - Créhen (30 km N-E de Namur). Le 12 au matin, après un violent bombardement aérien de Créhen, les chars du 16eme Corps Blindé (3e et 4e PZ Division) attaquent. Le combat fait rage toute la journée. Après avoir brillamment contre-attaqué sur Hannut, le Régiment se replie sur Merdorp-Jandrenoville. Les combats reprennent le 13; ils sont tout aussi rudes. Débordé par le Nord et par le Sud, le Régiment se replie sur ordre vers Orbais. Le 14, ultime action de freinage à hauteur de Walhain-Saint-Paul puis les restes du régiment, se regroupant derrière la position tenue par les divisions d'infanterie, passent la nuit à Sart-Messire-Guillaume (16km Est de Nivelles). Mais le repos est de courte durée, la position de l'infanterie est en effet enfoncée par les attaques allemandes, la trouée de Gembloux ouverte, et le régiment est engagé dès le 15 : il est réduit à 33 chars dont 13 seulement en état de marche. Après un violent combat le 16, à Wagnelée, (*) où des pertes sensibles sont infligées aux blindés adverses, mais où le Régiment laisse la presque totalité des chars qui lui restaient, c'est, dans la nuit, le repli après un dernier accrochage à Arquennes, le 2eme Cuirassiers se retrouve dans la matinée du 7 dans les bois de la Louvière, puis, dans l'après-midi, dans les bois Nord de Roeulx (40 Kms S/S/O de Bruxelles). (*) Un de nos correspondants, M. Yves Dumont, que nous remercions au passage, nous livre ses souvenirs :"J'AI LU AVEC ATTENTION VOTRE RECUEIL D'HISTOIRES. Je me permets une petite remarque: j'avais 12 ans et me trouvais à Wagnelée en mai 1940.
Vous écrivez: "Après un violent combat le 16 ... pertes importantes infligées à l'ennemi."
Deux chars "Hotchkiss"
abandonnés (vraisemblablement en panne d'essence). Ils étaient neufs.
Du matériel français abandonné ainsi que de nombreuses selles de
cheval, au village voisin (Brye). A Marbais, village voisin, trois
"Somua" détruits. Merci de l'intérêt que vous portez à mon site. D'une manière générale mes écrits sont extraits des historiques enregistrés officiellement au SHAT ou au SIHLE. C'est à dire considérés comme véridiques. Je ne suis pas un "romancier" mais un "historien" qui travaille sur des textes "officiels". Je travaille aussi, quand l'occasion se présente, sur des textes ayant été écrits soit par des participants, soit par des témoins de première main, c'est à dire, ayant "vu et vécu" ce qu'ils racontent, et non pas des textes relatant ce que les témoins avaient vus.
Je viens de lire avec grand intérêt votre réponse et en complément, voici les renseignements que je possède:
1945 à nos jours L'armistice avait trouvé le régiment à Bellheim en Belgique. Il sera cantonné à Manderscheid puis il quittera l'Allemagne le 03/10/1945. En France il s'installera à Châtellerault, Angoulême, puis St Wendel et Reutlingen en Allemagne. équipé de Sherman, puis d'AMX SS11 et enfin d'AMX 30, il continuera sa modernisation.
Un visiteur de nos amis, que nous remercions au passage, ajoute ceci :"Vous avez omis de dire que, pour avoir couvert la retraite d'un corps britannique, il fut distingué de la Victoria Cross. Je l'ai vu agrafée, chaque jour que dura mon service national, à Reutlingen, dans le bureau de mon Capitaine, le Capitaine Gillet, sur l'étendard du 4ème Escadron du 2ème Régiment de Cuirassier. Ce Régiment appartenait, toujours, en 1973, à la 3ème Division d'Infanterie Algérienne (La Victoire laissant tomber de sa main gauche trois croissants, un bleu, un blanc, un rouge; les couleurs nationales) et 5ème Division Blindée, 5 ème Brigade Mécanisée. A noter, les uniformes, après la mort du Duc de Richelieu et sa nouvelle appellation "Royal Cavalerie", auraient été taillés dans des drapeaux pris à l'ennemi (Réplique du Colonel au Roi qui les trouvait affreux) mais ça c'est à vérifier...
MARCHAND Guy. Pas vraiment dans l'historique mais vrai et amusant : j'ai lu avec beaucoup d'intérêt la page concernant le 2e cuirassiers. Je veux y apporter un complément. En effet j'ai accompli mes classes au printemps 1948 dans ce régiment, au quartier Bossut à Angoulême et portant j'étais dans l'armée de l'air. Des aviateurs à Angoulême dans un régiment de blindés ? eh bien oui...je suppose que, après la guerre, l'armée française était en pleine réorganisation et qu'il fallait parer au plus pressé. Je venais du CRAP 207, caserne Baraguet d'Illiers à Tours et quel ne fut pas notre étonnement de nous retrouver dans ce régiment. L'encadrement était assuré par des gradés retour d'Indochine, le lieutenant était un Spahi.Les classes furent dures, disciplinées mais j'en ai gardé un excellent souvenir. Je possède des photos de cette époque, telles la revue du 18 juin, et le défilé devant la caserne.Je me souviens aussi avoir monté la garde de nuit pour surveiller les voitures du circuit des remparts au pied de la cathédrale. J'ai ensuite été muté à Marrakech, via Marseille et son fameux camp Sainte Marthe, Oran .Oujda, Casablanca, et enfin Marrakech où j'ai passé un hiver merveilleux, et où enfin j'ai pu voir des avions. Amicalement Jean-Claude.
Bonjour. J'ai lu avec attention l'ensemble de vos informations sur le 2eme cuirassier.
Mon oncle paternel appartenait à cette unité et à l'équipage du char "Tonnerre" qui fut détruit au Luc en Provence. C'est la qu'il trouva la mort. Merci pour cet acte de mémoire. En complément d'information: La commune du Luc-en-Provence, suite à une demande d'un groupe d'anciens combattants à donné son nom "Jean-Pierre Bisbal" à une petite place de la ville. Cordialement, Pierre Bisbal.
le 2eme Cuir à REUTLINGEN avait comme véhicules en 1964 des M 47 US avec un canon de 90 mm. J'ai passé 9 ans dans ce régiment. Merci de votre témoignage. M. Mayaqui.
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