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 Le 2eme Régiment de Cuirassiers.

(historique total).

C'est peu de temps après que le cardinal de Richelieu fut devenu premier ministre du roi Louis XIII, que celui-ci lui donna le commandement de l'une de ses compagnies, à laquelle s'ajouta bientôt une compagnie de chevau-légers-légers, premier ancêtre connu du 2e Régiment de Cuirassiers. Attachées au Cardinal, elles l'ont accompagné dans ses déplacements et dans ses campagnes.

En période normale, elles assuraient son service et sa protection. Cette troupe était composée de "soldats magnifiques", revêtus d'une casaque écarlate à broderies d'or, d'argent et de soie. L'effectif de chacune d'entre elles devait être de l'ordre de la centaine, plus, un certain nombre de recrues à l'instruction. Leurs chefs ne quittaient jamais le cardinal, sauf la nuit, où ils couchaient dans une chambre voisine.

L'on sait que le Cardinal n'eut de cesse, sa vie durant, que ne soit desserrée l'étreinte que l'Espagne et l'Autriche faisaient peser à cette époque sur la France. Il essaya d'abord de lutter contre ces deux pays par personnes interposées. Puis, le 19 mai 1635, ayant épuisé toutes les autres solutions, il déclara la guerre à l'Espagne. Trois jours auparavant, le 16 mai, était né, à partir de sa compagnie de chevau-légers, le Régiment "Cardinal-Duc".

Le Régiment Cardinal-Duc figurait en tête de la liste des douze régiments de cavalerie créés par la même Ordonnance du 16 mai 1635. C'est pourquoi l'on peut dire que, par ses origines, le 2eme Cuirassiers est le plus ancien de nos régiments de l'ABC actuels.

Il participe d'abord, en 1635/1636, au début de la dernière phase de la guerre de Trente ans, guerroyant en Lorraine, dans le Palatinat et en Alsace, et se distingue, en particulier, lors de la prise de Bingen, puis lors du combat d'arrière-garde de Vaudrevange (27 septembre 1635). L'une de ses compagnies est alors commandée par Fabert, futur maréchal de France. Il est ensuite affecté à l'Armée de Flandre et va, pendant 23 ans, combattre les Espagnols dans le Nord de la France et le sud de la Belgique, ne quittant ce théâtre d'opérations que pour participer à la répression de troubles intérieurs à Caen, à Avranches (1639), à La Rochelle (1651 ) et dans la région parisienne (1652). Il s'illustre lors de multiples sièges (Corbie, Landrecies, Maubeuge, La Capelle, Aire Saint-Lys, etc...) et de nombreuses batailles. En particulier, sous les ordres du Grand Condé, il prend une part décisive à la victoire de Rocroy (19 mai 1643), puis, sous ceux de Turenne, à la glorieuse bataille des Dunes ( juin et juillet 1658) qui devait mettre un terme provisoire à la guerre contre l'Espagne et amener la paix des Pyrénées (1659).

De ce quart de siècle de guerre, la France sortait agrandie de l'Artois, de l'Alsace et du Roussillon.  Entre temps, le Cardinal de Richelieu était mort, et, légué au Roi de France, le Régiment avait pris le nom de "Royal-Cavalerie" (1643) qu'il devait conserver jusqu'à la Révolution. Le Régiment tient garnison dans le Boulonnais et participe en 1662 à la répression d'une révolte paysanne dans cette province.

1756-1804

Mais voici à nouveau la guerre, entre la France, alliée cette fois à l'Autriche et à la Russie, contre la Prusse alliée à l'Angleterre.

Une guerre au total désastreuse, qui devait notamment coûter à la France ses colonies des Indes et du Canada. Mais le "Royal" n'y connut point la défaite.

En 1757 sous les ordres du Maréchal d'Estrées, il participe à la campagne du Hanovre, à l'occupation de la Hesse et à la prise de Cassel (15 Juillet). Entre 1758 et 1759, il continue à guerroyer en Rhénanie, en Belgique et en Westphalie sous les ordres du Marquis de Sérent.

En 1792 la France révolutionnaire déclare la guerre aux monarchies européennes. Les armées françaises se battent avec acharnement aux frontières du Nord et de l'Est, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Suisse, en Italie et jusqu'en Egypte. Le 2eme de Cavalerie ne cesse, durant cette période, d'être sur la brèche. Ses champs de bataille se situent surtout en Allemagne et en Italie. Il y distribue d'innombrables coups de sabre et donne à son étendard sa première inscription : MARENGO.

La Campagne du Palatinat débute lorsque, de Landau, étant affecté à l'Armée du Rhin, il participe à l'offensive qui aboutit aux prises de Worms, de Spire, de Mayence et de Francfort (septembre-octobre 1792). Lors de la prise de Spire, le 30 septembre le 1er Escadron coupa avec impétuosité la retraite à l'ennemi et lui enleva 450 prisonniers. Cette brillante campagne d'automne provoque la publication par la Convention Nationale de l'ordre du jour suivant : "Les armées de la Moselle et du Rhin ont bien mérité de la Patrie".

Durant les deux années qui suivirent, les opérations connurent des hauts et des bas, en raison des désordres que traversa alors l'armée, et le Régiment resta en Alsace et dans le Palatinat, oscillant entre Strasbourg et Mayence selon les fluctuations de la situation, à l'exception d'un détachement qui participa à la répression de la chouannerie en Vendée.

Réduite, après le traité de Bâle, à l'Angleterre, à l'Autriche et à la Sardaigne, la coalition n'est cependant pas détruite, et les opérations se poursuivent, tant en Italie, théâtre principal, qu'en Allemagne du Sud. C'est dans ce cadre général que le 2e de Cavalerie, regroupé à Strasbourg à la fin de 1795, et toujours affecté à l'Armée du Rhin, rentre en campagne vers le milieu de 1796. Cette campagne mène d'abord l'Armée Moreau jusqu'aux abords de Munich et de Nuremberg, par Rastat, Pforzheim, Stuttgart et Heidenheim, puis est marquée par une retraite, qui est considérée comme un modèle du genre, sur la direction Augsbourg - Ulm - Fribourg. Le Régiment se distingue particulièrement à Rastat le 5 juillet, à Ettungen le 9 juillet, à Stuttgart le 18 juillet, aux combats de Neresheim enfin. Ces derniers, où le Régiment "mit l'ennemi en pièces et le poursuivit pendant deux lieues", valurent au 2 ° de Cavalerie une lettre de félicitations du Directoire. Le 9 septembre, c'est encore le combat de Neubourg, près d'Ingolstadt, où la charge du Régiment sauva le 9eme Hussards en difficulté et lui valut une nouvelle lettre de félicitations. Lors du repli de l'Armée Moreau, le Régiment est à l'arrière-garde et se distingue encore le 2 octobre à Schussenried, d'où il repousse l'ennemi jusqu'à Biberach. Enfin, après une difficile traversée de la Forêt Noire, il repasse le Rhin à Huningue et est affecté à la division Duhesme, où il est placé en réserve à l'ouest de Strasbourg. Cependant, fidèle à sa mission de diversion, le Général Moreau n'allait pas tarder à reprendre l'offensive au printemps de 1797 en franchissant le Rhin à 95 km au Nord de Strasbourg. Le 2eme de Cavalerie fait partie des troupes chargées d'établir la tête de pont initiale et s'oppose victorieusement le 21 avril, à Diersheim, aux contre-attaques des Autrichiens. Ce fut une dure opération, qualifiée dans les rapports officiels comme "la plus audacieuse, la plus sanglante et la plus glorieuse de toute la guerre". Par ses charges répétées le Régiment contribua à la mise en déroute de l'ennemi et mérita pour cette journée une citation du Général Commandant en Chef. Les victoires remportées parallèlement par Bonaparte en Italie acculèrent les coalisés à solliciter l'armistice, qui fut conclu à Léoben et confirmé par le traité de Campo Forrmio (octobre 1797). Le Régiment, toutefois, ne participera activement qu'à partir de 1800. Jusqu'à cette date, il sert d'abord à l'Armée de Mayence (1797-1798) puis à l'Armée d'Angleterre (1798-1800). Il tient alors garnison à Rouen, à Dieppe, au Havre et à Amiens. Affecté à l'Armée de réserve sous les ordres du futur Maréchal Berthier, le 2eme de Cavalerie rejoint Dijon le 21 avril, et, de là, fait mouvement vers la plaine du Pô par la Suisse, franchissant le Col du Saint-Bernard le 21 mai. Cette mobilité et cette ardeur, le 2eme de Cavalerie n'allait pas tarder à les confirmer. Le 22 mai il est à Aoste, le 8 juin, il franchit le Pô, le 9, il s'engage à Plaisance et son Chef de Corps y est blessé. Le 12, il opère en avant-garde au-delà de Tortone, aux ordres du Général Kellermann. Le 14 juin enfin, c'est, sur les Autrichiens, l'immortelle victoire de Marengo, qui valut à l'étendard du Régiment sa première inscription.

Son rôle y fut, en effet, déterminant. La journée avait été difficile. Le Général Desaix, espoir de l'Armée, avait été tué, et Bonaparte, son centre enfoncé, sentait la victoire lui échapper. C'est alors que, surgissant sur le flanc des colonnes d'assaut autrichiennes, le 2eme de Cavalerie, aux ordres de Kellermann, renverse la situation par une charge magnifique qui décide de la victoire. Cent cinquante cavaliers firent mettre bas les armes à 3000 grenadiers ennemis. Le cavalier Riche fit prisonnier le Général Zachs, chef d'Etat-Major du généralissime autrichien Mêlas. Mais 7 officiers sur 21 furent mis hors combat, tandis que 7 autres eurent leurs chevaux tués sous eux. Aussi à la suite de la bataille, sur 28 officiers de toutes armes cités par le Général Murat, 18 appartiennent au 2eme de Cavalerie. De nombreux sous-officiers et cavaliers reçurent également des récompenses, parmi lesquels les cavaliers Riche, déjà mentionné, Leboef et Pasteur, ces deux derniers pour s'être emparé chacun d'un drapeau ennemi. Après ce fait d'armes et l'armistice qui suivit, le Régiment reste un an en occupation en Italie. Puis, la paix de Lunéville ayant été signée avec l'Autriche, il vient tenir garnison à Vienne, au sud de Lyon. Enfin, alors que Bonaparte songe à envahir l'Angleterre, le régiment est affecté à l'armée des Côtes de l'océan et s'installe à Caen. C'est là que, doté d'un casque d'acier à crinière, il reçut l'appellation de 2eme Régiment de Cuirassiers, qui est encore la sienne aujourd'hui .

1804-1815

Trois ans après la signature de la paix d'Amiens, la guerre reprend contre l'Angleterre, aidée par la Russie, l'Autriche et la Suède. La France, de son côté, à l'appui de l'Italie, de la Hollande et des Etats allemands de l'ouest. Napoléon songe d'abord à envahir l'Angleterre, mais c'est finalement contre les Autrichiens et les Russes qu'il lance la Grande Armée. En 1805, le Régiment est à Lille. Affecté à la Division Nansouty, il pénètre en Allemagne en septembre et, par Pirmasens, Kaiserslautern, Heidelberg, arrive en Bavière où il participe, contre les Autrichiens, aux combats de Wertingen (8 octobre) et d'Elchingen (15 octobre), préliminaires à la prise d'Ulm. Puis, poursuivant l'ennemi, il entre en Autriche et marche sur Vienne, occupée sans combat le 13 novembre. Mais il ne s'y attarde pas et se dirige sans désemparer vers les armées russes et autrichiennes. La rencontre à lieu le 2 décembre 1805 à Austerlitz, la plus belle et la plus mémorable des victoires de Napoléon. Le 2eme Cuirassiers y exécute une superbe et brillante charge de cavalerie. Ce beau mouvement aboutit à couper en deux l'armée austro russe et à nous rendre maître des hauteurs de Kruck et d'Holowitz. La part ainsi prise à la victoire valut à l'étendard du Régiment une deuxième inscription. Puis, c'est la poursuite, arrêtée par un armistice préludant à la paix. Mais la guerre continue contre l'Angleterre et la Russie, bientôt rejointes par la Prusse, et les opérations reprennent à l'automne de 1806.

Le Régiment, qui avait entre temps tenu ses quartiers à Linz, à Ingolstadt, puis à Kitzingen, sur les bords du Main, arrive trop tard pour prendre part à la victoire d'Iéna, mais dès le lendemain (15 octobre 1806), il se lance à la poursuite de l'armée prussienne en déroute et, par Potsdam, entre à Berlin le 27 octobre. Il est ensuite dirigé sur Varsovie, où il reste du 22 décembre 1806 au 13 janvier 1807, se remettant en condition avant d'entrer en campagne contre l'armée russe. Le Régiment ne participe pas à la bataille d'Eylau (13 février 1807) et est poussé dans la région de Koenigsberg, en Prusse orientale (fin mars). Puis, du 9 au 14 juin, il prend part aux combats qui aboutissent à la victoire de Friedland. Ensuite, sous les ordres de Murat, c'est une nouvelle poursuite, qui amène le Régiment à Tilsitt, sur le Niémen (19 [juin ), et à Paskalwen où le trouve l'armistice.  Cependant que la guerre contre l'Angleterre se poursuit en Espagne et au Portugal. Le Régiment occupe diverses garnisons en Prusse, en Poméranie et au Brandebourg, notamment à Wrietzen sur Oder. l'Autriche, soutenue par l'Angleterre, reprend les hostilités et envahit la Bavière. Le Régiment qui, entre temps, avait été déplacé à Hanovre, puis à Bayreuth, est poussé sur Landshut (21 avril). Le 22 avril 1809, il participe à la victoire d'Eckmùhl. Puis, c'est la contre-offensive et la marche sur Vienne, qui est occupée le 13 mai. Mais une partie de l'armée autrichienne s'est repliée sur la rive gauche du Danube. La tentative est reprise quelques semaines plus tard. Le Danube est franchi dans la nuit du 4 au 5 juillet et c'est le 6, la difficile, mais victorieuse, bataille de Wagram. Engagé en direction d'Aderklé, le Régiment y subit des pertes sévères, 4 officiers, 38 hommes, 139 chevaux sont tués, et 5 officiers, 43 hommes blessés.
Pendant la période de paix relative qui suivit, le Régiment tient ses quartiers en Autriche, d'abord dans la région de Linz, puis en Allemagne, au Hanovre, dans la région de Dûsseldorf. Face à la France qui dominait l'Europe, restait la Russie. Napoléon réunit contre elle une puissante armée de 600.000 hommes. L'ensemble se réunit peu à peu en Prusse Orientale et en Pologne durant le printemps 1812. Ainsi le Régiment franchit le Niémen et prend la direction de l'Est. Mais l'armée russe défend les approches de sa capitale et c'est, le 5 septembre, le combat de Borodino, suivi le 7 de la victoire de la Moskova. Les cuirassiers y interviennent vigoureusement, se distinguant notamment par leurs charges contre le 8eme Corps Russe et contre la fameuse "Grande Batterie", avant d'écraser la cavalerie de la Garde Impériale. La part ainsi prise à la victoire, au prix de lourdes pertes, valut à l'étendard du Régiment sa 3eme inscription. Puis c'est la poursuite. Le Régiment ne s'attarde pas à Moscou, occupée le 14 septembre, et est poussé vers le sud, en couverture, face à Kolomna d'abord, à Kalouga ensuite (octobre 1812). C'est à 72 km à l'Est de Moscou que se situe la pointe extrême de son odyssée.
Le 1er novembre, le Régiment est à Viazma, le 9 à Smolensk, le 14 à Orcha. Puis la retraite continue, en partie à pied. Le 28 novembre, c'est le célèbre et difficile franchissement de la Bérézina. Le Régiment se retrouve à la fin de l'année 1812 à Stettin, réduit à 11 officiers, 80 sous-officiers et cavaliers et à une vingtaine de chevaux. C'est tout ce qui restait des 35 officiers, 960 sous-officiers et cavaliers et 1030 chevaux qui avaient franchi le Niémen six mois auparavant. Ces chiffres permettent, à eux seuls, de mesurer ce qui avait été demandé au 2eme Cuirassiers pendant ce court laps de temps, et ce qu'il avait été capable de donner. Car, usé, le régiment n'était pas mort et de nouvelles missions l'attendaient.
Pansant peu à peu ses blessures, le 2eme Cuirassiers est partiellement remis sur pied et prend le nom de "Régiment de la Reine" (très provisoirement, 12 mai 1814). En mars 1815, en effet, c'est le coup de théâtre : Napoléon débarque en Provence, rallie à lui une grande partie de l'armée et va livrer aux troupes alliées, qui se concentrent en Belgique, sa dernière bataille. Fin avril, le Régiment est aux environs de Metz, le 4 mai à Stenay, le 13 juin vers Avesnes, le 14 à Charleroi, et le 15 juin, sous les ordres de Ney, il charge brillamment les Anglais au combat des Quatre Bras. Cette charge, il devait la répéter à plusieurs reprises, au prix de pertes énormes, le 18 juin à Waterloo. C'est la retraite sur Reims, Soissons, Senlis, le Bourget et Neuilly, où le Régiment réduit de nouveau à une centaine d'hommes, apprend l'abdication de Napoléon et l'armistice (2 juillet 1815).

1815-1871

Réduit à un peu plus d'une centaine d'officiers et de cuirassiers, le Régiment quitte Neuilly le 6 juillet 1815 et prend la route de Saumur. C'est sur les bords de la Loire (août 1815), puis à Rennes (février 1816), qu'il va panser ses blessures. Le 16 juillet lui a été conférée l'appellation de "Régiment du Dauphin". Reconstitué et remis en condition, il tient successivement garnison à Nevers (avril 1817), à Vesoul et à Epinal (avril 1821).
La France ayant été mandatée par le concert des puissances européennes pour aider le roi Ferdinand VII d'Espagne à consolider son trône, les "Cuirassiers du Dauphin" quittent le 8 février 1823 Epinal pour Bayonne. Fin mars, ils sont aux environs d'Orthez et franchissent la Bidassoa le 27 avril. Puis c'est pour le Régiment une promenade militaire qui, par Vittoria, Burgos, Valladolid et Madrid, l'amène jusqu'à Tolède à la fin de mai. C'est ensuite par Madrid, Talaveyra et Aranjuez, le retour sur Bayonne où le Régiment arrive le 19 octobre.
Resté à l'écart des grandes campagnes extérieures de la monarchie et du 2eme Empire, (Algérie, Crimée, Italie, Mexique), le Régiment participe en revanche à la première des empoignades franco-allemandes des temps contemporains. La guerre éclate le 15 juillet 1870. Le Régiment appartient alors à la division de Cuirassiers du Général de Bonnemains, et forme brigade avec le 1er Cuirassiers. Le 2 août, il est poussé sur Blamont, le 3 sur Sarrebourg, le 4 sur Saverne, le 5 sur Haguenau. Le 6 il participe avec vaillance à la bataille de Froeschwiller et, plus particulièrement, à la glorieuse, mais vaine, charge de Reichshoffen, restée célèbre dans les annales des Cuirassiers. Le Régiment y perd 6 officiers et 141 sous-officiers et hommes de troupe, ainsi que son Colonel, qui tombe aux mains de l'ennemi. La Bataille perdue et l'Alsace évacuée, le régiment est dirigé par Saverne, Sarrebourg, Blamont, où le Commandement reconstitue une armée destinée à dégager les forces françaises investies sous Metz. Mais la manœuvre de débordement entreprise par cette armée s'enlise à Sedan. Cernée par les Allemands, elle capitule, malgré de vaines tentatives pour rompre l'encerclement, victime beaucoup plus de l'inertie et de l'irrésolution de Napoléon III que de la supériorité de l'adversaire. Après avoir stoïquement subi toute la journée le feu des canons ennemis dans l'attente de la charge, le Régiment est fait prisonnier et désarmé. La résistance se poursuit encore, mais c'est finalement la disparition de l'Empire, l'armistice de Versailles et le Traité de Francfort (10-05-1871), où la France est obligée de consentir à la cession de l'Alsace et de la Lorraine.

Ainsi s'achève une période moins brillante que les précédentes, mais durant laquelle à défaut de faits d'armes victorieux, le régiment était resté égal à lui même dans l'accomplissement de son devoir.

1914-1918

Lorsque les allemands entrent en Belgique le corps de cavalerie est rassemblé sur la Meuse. Il est affecté à la Verne Armée et doit couvrir le flanc gauche en prenant le contact de l'ennemi au plus loin, puis en retardant sa progression. Le 6 août, il franchit à son tour la frontière et s'engage en direction de Liège. Ce sont alors, pendant quelques jours, des marches et des contremarches épuisantes, qui vont coûter à chaque division du Corps de Cavalerie la valeur d'un Régiment, mais lui permettent de recueillir les premiers indices sur l'importance et la direction de l'attaque allemande à travers la Belgique. Le 15 août, le Corps de Cavalerie repasse à l'ouest de la Meuse dans la région de Dinant, puis est envoyé vers le Nord épauler l'armée Belge et il participe ainsi à la bataille de Charleroi en s'engageant le 18 août contre les 2°et 4° Divisions allemandes sur la ligne Geest Girompont-Ramillies-Offus, en canonnant la 9e Division le 19 août, en couvrant le 20 août, de Nivelles à Fleurus, le déploiement de l'Armée anglaise qui entre à son tour en action, en s'engageant violemment le 21 août, contre le VIIeme Corps allemand à Gosselies avant de se replier au sud de la Sambre. Repassant en réserve du G-Q-G, après avoir couvert 600 km en 18 jours par une chaleur torride, le Corps de Cavalerie est alors envoyé le 25 août couvrir le flanc gauche de l'armée French vers Cambrai. Le lendemain il porte un coup d'arrêt au IVeme Corps Allemand à l'Est de cette ville. Le 27 il combat sur le front Epehy-Heudicourt et se regroupe le soir autour de Péronne. Le 28 c'est un nouvel engagement à Moislains. Après quoi, sa mission remplie, épuisé par trois semaines d'opérations successives, le corps de cavalerie se replie vers le sud en liant son mouvement à celui de l'aile gauche de la VIeme Armée, à l'exception d'une division de marche constituée à l'aide des chevaux encore valides. Le 2eme Cuirassiers lui apporte la valeur d'un escadron.

Le Corps de Cavalerie, après s'être remis en condition, était en effet engagé depuis le matin du 7 sur l'Ourcq, dans la contre-offensive déclenchée par le Général Joffre pour briser l'élan de l'attaque allemande. La 1ère Division de Cavalerie attaque Betz, puis s'engage le 8 en direction de Gondreville. Le régiment enlève Rozières, tandis que le 2eme Escadron, mis au combat à pied, chasse de Montépilloy un escadron de hussards allemands.

La part que le Régiment y prit lui valut d'ajouter sur son étendard l'inscription :"l'Ourcq" aux quatre qu'il portait déjà .
La bataille de l'Ourcq conclue victorieusement, le Corps de Cavalerie entame la poursuite au rythme permis par l'état de ses chevaux. La 1ère Division de Cavalerie franchit l'Oise à Verberie le 12 septembre. Le 18 on trouve le Régiment à Doingt. Mais le 23, le corps de cavalerie subit le choc du 11° C.A bavarois et perd Péronne. Engagé le 25, sur la ligne Maurepas-Combles, il est dirigé le 26 en direction de Cambrai. Le 27 il porte un coup d'arrêt aux Allemands à Irles et se regroupe le soir au Sud d'Arras. Après un accrochage, le 28 à Courcelles, il couvre au Sud-est d'Arras, la concentration de la Xeme Armée. L'ennemi attaque, et la 1ère division de cavalerie, qui couvre le Corps de Cavalerie sur la Scarpe, face à Douai, est rejetée sur Izel. Mais le front se rétablit et le Corps le Cavalerie est rassemblé à l'ouest d'Arras pour être engagé plus au Nord vers Henin-Liètard. Le 3, il livre combat à Drocourt, puis le 4 sur la crête Givenchy-Liévin, manquant d'être enfoncé. Le 5, c'est à l'ouest de Lens qu'il s'engage, et la 1ère Division de Cavalerie à l'occasion de reprendre Ablain. Du 6 au 8 octobre, de durs combats se déroulent pour la possession de la fameuse "crête de Lorette", par des actions menées à pied. La bataille d'Artois terminée, le Corps de Cavalerie se porte vers Béthune-la-Bassée où il est violemment accroché les 9 et 10 octobre. Le 11, les combats se poursuivent avec le même acharnement de Festubert, où se trouve le régiment, à Richebourq.
Relevé le 31 octobre, le Corps de Cavalerie est jeté aussitôt dans la mêlée des Flandres. Le 1er Novembre, la 1ère Division de Cavalerie pousse par Bailleul vers le Mont Kemmel, au secours des Anglais en difficulté. Mais, désormais, les deux adversaires épuisés sont face à face, de la mer à la Suisse. La guerre de mouvement est terminée. La guerre de tranchées va commencer. Le 14 novembre, le Corps de Cavalerie est placé en réserve de groupe d'armées, et le Régiment cantonné pendant 2 mois à Bonnieres, dans la région de Frévent.
Le caractère même des combats ne permet pas à la Cavalerie d'y jouer un rôle prépondérant, et le commandement comptant sur ses qualités de mobilité, aura souci d'en conserver une partie en réserve, soit pour la jeter aux endroits menacés par les attaques adverses, soit pour la lancer en exploitation d'un éventuel succès offensif ami. D'une façon générale, une partie des effectifs, mis à pied occupe des secteurs réputés calmes, tandis que les chevaux sont maintenus en arrière. C'est ainsi que le Corps de Cavalerie est poussé dans la région de Vitry-le-François en février, puis dans celle de Verdun en avril. Lors de l'offensive alliée d'Artois (mai-juin 1915), il reste en réserve derrière la II° Armée au Nord-Est d'Amiens. De même, lors de l'offensive de Champagne (septembre-octobre 1915), il est maintenu en Artois à la disposition de la Xeme Armée. Pour sa part, le régiment est aux environs d'Acq en septembre, puis à Hesdin du 17 novembre 1915 au 13 février 1916. De juillet à novembre 1916, c'est l'offensive alliée de la Somme. A la disposition de la Vleme Armée, le Corps de Cavalerie est amené le 10 septembre vers Villers-Bretonneux en vue d'une exploitation éventuelle. Mais l'offensive s'enlise, et le Corps de Cavalerie reprend pendant plusieurs mois du service aux tranchées.
Début mars 1917, alors que le Régiment est au Hamel et à Contoire, les Allemands entament un repli sur une position organisée plus en arrière, la ligne "Hîndenburg". Alertée le 17 mars, la 1ère Division de cavalerie est lancée en exploration vers Saint~Quentin La Fère et combat le 21 mars sur le canal Crozat. Mais la réaction allemande ne tarde pas et la 1ère Division de Cava!erie est relevée par de l'infanterie dans la nuit du 22 au 23 mars.
A la mi-avril, débute l'offensive française du chemin des Dames. Le Corps de Cavalerie est mis à la disposition de la Xeme Armée pour une éventuelle exploitation. Rassemblé vers Fismes, il franchit l'Aisne le 16 avril. Mais une fois de plus, l'offensive piétine, et, le 21 le Corps de Cavalerie est replié sur la Marne de Meaux, avant d'être poussé sur Villers-Cotterêts.
Alors que le régiment est depuis la mi-janvier dans la région de Chantilly-Senlis, et, depuis la mi-mars au Sud-est de Noyon, la première offensive allemande se déclenche le 21 mars 1918 en Picardie et en Flandre. La V° Armée britannique cède, et les divisions de Cavalerie sont jetées dans la brèche. La 1ère Division de Cavalerie est mise le 22 mars à la disposition de la III° Armée. Le 2eme Cuirassiers est chargé d'aveugler un trou qui s'est créé entre les 18eme et 19eme CA britanniques au Nord de Nesle. Le 23, il est à Crisolles, puis à Ognolles.
Le 24, il mène une action de renseignement au profit de la 22eme DI française dans la région de Dreslincourt. Le 25, entre Chaulnes et Nesle, il épaule vigoureusement un régiment de la 24 Division britannique et l'aide à s'organiser dans Pondry. Mais la violence de l'attaque allemande balaie les deux corps d'armée britanniques, et le 2eme Cuirassiers est entraîné dans leur retraite vers l'ouest, faisant tête le 26 à Hattencourt, puis à Parvillers, le 28 à l'ouest de Montdidier, s'attirant l'admiration du commandant du C.A. Britannique. Le 31 mars, c'est la fin de cette deuxième bataille de Picardie, ou encore bataille de L'Avre, qui permit d'arrêter la poussée allemande sur Amiens. En tout cas, son héroïque comportement devait valoir au 2eme Cuirassiers une 6eme inscription sur son étendard. Lorsque se déclenche, le 28 mai l'offensive allemande en Champagne et sur l'Aisne le Corps de Cavalerie a achevé sa reconstitution au Sud de la Marne est engagé dès le 29 pour colmater la brèche créée par les Allemands dans le dispositif français. Partant de la région de la Fère Champenoise, la 2eme Brigade de Cuirassiers est engagé au nord de la forêt de Ris et rencontre l'ennemi vers Cierges. Sa résistance permet aux premières division de renfort d'arriver à temps. Le 30, les cuirassiers reprennent la ferme Villardelle puis freinent l'ennemi efficacement et repassent le pont de Dormans à la nuit. Ils combattent ensuite sur la Marne, entre Dormans et Mont Saint-Pêre le 31 mai et le 1er juin. A l'issue de cette bataille de Tardenois, nouveau succès défensif, la 1ère Division de Cavalerie est relevée le 5 juin et porté sur le Petit Morin, puis dans la région de Chalons -sur-Marne. Mais les Allemands repartent à l'attaque le 15 juillet et marquent un succès à l'ouest de Reims. Le Corps de Cavalerie en prévision de ces événements, avait été rassemblé vers Vertus-Chalons. Par Épernay, la 1ère Division de Cavalerie est portée entre Tîncourt et Léchelle. La 2eme Brigade de Cavalerie est chargée d'appuyer sur la rive Sud de la Marne la 10eme division Coloniale, et le "bataillon de Cuirassiers à pied" qui avait été constitué à l'aide de cavaliers démontés des 1er et 2eme Cuirassiers. Les 16 et 17 juillet, les combats font rage, et aboutissent à l'arrêt de la progression allemande sur Épernay par la rive gauche de la Marne. Le 21 juillet, le Corps de Cavalerie est relevé et porté dans la région de Meaux pour être en mesure d'exploiter une éventuelle défaillance de l'ennemi. Car cette deuxième bataille de la Marne marque la fin des offensives allemandes et la reprise de l'initiative par les armées alliées.
La conduite héroïque du Régiment pendant cette période lui valut une citation à l'ordre de l'Armée.
La fin de la guerre de 1914-1918 marque aussi pour le 2eme Régirnent de Cuirassiers, une coupure dans son histoire. Dirigé, après l'armistice, sur Sarrelouis, il n'y reste que jusqu'au 25 novembre et revient bientôt en France à Héricourt, puis à Lyon. Ayant inscrit deux nouveaux noms de victoires à son étendard, titulaire d'une glorieuse citation, le régiment est dissous le 15 août 1919 dans le cadre des mesures de réorganisation de l'Armée et ses éléments versés au 1er Cuirassiers. Mais ce sera pour mieux renaître, vingt ans après, et cette fois, sous l'aspect moderne d'un Régiment Blindé .

1940 - 1945

Recréé peu après le début de la 2eme guerre Mondiale, le 2eme Régiment de Cuirassiers participe aux phases initiale et finale de la lutte contre l'Allemagne. Dés sa reconstitution, le Régiment prend un visage très semblable à celui qu'il aurait été encore aujourd'hui : celui d'une unité de chars. Seul changement, le matériel : aux Somua armés de canon de 47 et aux Hotchkiss armés du canon de 37 de 1940, succèdent en 1944 les Sherman armés du canon de 75 et les Light.

A partir du 1er janvier 1940 est reconstitué aux environs de Saumur le 2eme Régiment de Cuirassiers, appelé à former avec le 1er Cuirassiers la 5eme Brigade de Combat, elle-même dans la composition de la 3eme Division Légère Mécanique aux cotés de la 6eme Brigade (12eme Cuirassiers et 11eme Dragons). Fin février, le Régiment rejoint le camp de Sissonne et y manœuvre pendant quelques semaines. Puis il vient prendre sa place dans le dispositif de la 3eme Division Légère Mécanique, au Sud de Cambrai, puis entre Solesmes et Le Quesnoy. L'attente ne sera pas de longue durée : les opérations actives débutent en effet le 10 mai et s'achèvent en France le 25 juin. Le Régiment participe successivement à l'action de ralentissement des forces d'invasion allemandes en Belgique à la bataille de la poche de Dunkerque, et aux derniers combats pour l'honneur. Le 10 mai, les Allemands attaquent et entrent en Belgique. En exécution des plans, l'aile gauche des armées alliées se porte à leur rencontre et, en tête, le Corps de Cavalerie (2e et 3e D.L.M.), chargé de ralentir les blindés adverses pour permettre l'installation franco-britanniques sur la Dyle. Le 10 mai au soir, le 2eme Cuirassiers est à Hévillers - Perbais - Cortil - Noirmont (25 km N-O de Namur), où, à l'aube du 11 il est assailli par des avions ennemis. Puis il s'installe sur la ligne Thisnes - Créhen (30 km N-E de Namur). Le 12 au matin, après un violent bombardement aérien de Créhen, les chars du 16eme Corps Blindé (3e et 4e PZ Division) attaquent. Le combat fait rage toute la journée. Après avoir brillamment contre-attaqué sur Hannut, le Régiment se replie sur Merdorp-Jandrenoville. Les combats reprennent le 13; ils sont tout aussi rudes. Débordé par le Nord et par le Sud, le Régiment se replie sur ordre vers Orbais. Le 14, ultime action de freinage à hauteur de Walhain-Saint-Paul puis les restes du régiment, se regroupant derrière la position tenue par les divisions d'infanterie, passent la nuit à Sart-Messire-Guillaume (16km Est de Nivelles). Mais le repos est de courte durée, la position de l'infanterie est en effet enfoncée par les attaques allemandes, la trouée de Gembloux ouverte, et le régiment est engagé dès le 15 : il est réduit à 33 chars dont 13 seulement en état de marche. Après un violent combat le 16, à Wagnelée, (*) où des pertes sensibles sont infligées aux blindés adverses, mais où le Régiment laisse la presque totalité des chars qui lui restaient, c'est, dans la nuit, le repli après un dernier accrochage à Arquennes, le 2eme Cuirassiers se retrouve dans la matinée du 7 dans les bois de la Louvière, puis, dans l'après-midi, dans les bois Nord de Roeulx (40 Kms S/S/O de Bruxelles).

(*) Un de nos correspondants, M. Yves Dumont, que nous remercions au passage, nous livre ses souvenirs :"J'AI LU AVEC ATTENTION VOTRE RECUEIL D'HISTOIRES. Je me permets une petite remarque: j'avais 12 ans et me trouvais à Wagnelée en mai 1940.

Vous écrivez: "Après un  violent combat le 16 ... pertes importantes infligées à l'ennemi."
D'où tenez-vous ces informations ?
Il ne s'est pratiquement rien passé dans ce village et les environs.

Deux chars "Hotchkiss" abandonnés (vraisemblablement en panne d'essence). Ils étaient neufs. Du matériel français abandonné ainsi que de nombreuses selles de cheval, au village voisin (Brye). A Marbais, village voisin, trois "Somua" détruits.
C'était la fin de la bataille de Gembloux. Là, un petit véhicule blindé allemand a flambé et un plus gros détruit à proximité.
Donnez-moi vos sources d'informations, cela me fera grand plaisir.

Merci de l'intérêt que vous portez à mon site.

D'une manière générale mes écrits sont extraits des historiques enregistrés officiellement au SHAT ou au SIHLE. C'est à dire considérés comme véridiques. Je ne suis pas un "romancier" mais un "historien" qui travaille sur des textes "officiels". Je travaille aussi, quand l'occasion se présente, sur des textes ayant été écrits soit par des participants, soit par des témoins de première main, c'est à dire, ayant "vu et vécu" ce qu'ils racontent, et non pas des textes relatant ce que les témoins avaient vus.

Je viens de lire avec grand intérêt  votre réponse et en complément, voici les renseignements que je possède:
Après les combats, deux tués côté allemand (1 à Saint Amand et 1 à Wagnelée). Il s'agissait d'avant-garde avec moto side-car tués par l'arrière-garde française.
Côté français, une douzaine de tombes (morts réunis après le combat) au cimetière de Brye.  Nombreux matériels abandonnés (fusils, cartouches, etc....)
Je ne peux vous en dire plus, étant trop jeune. J'ai eu en main des documents français abandonnés, que j'ai détruit à l'époque car ils n'avaient pour moi, alors,  aucune valeur...


Les pertes subies imposent alors un regroupement. Dans la nuit du 17 au 18 mai est constitué le "groupement de marche de la 5e B.L.M." . Associant un escadron Somua à 2 pelotons avec un escadron Hotchkiss à 4 pelotons les 1er et 2eme Cuirassiers fournissent chacun la moitié des moyens. Le 21, il tient tête à l'ennemi à l'ouest d'Arras et lui inflige des pertes sérieuses, vingt prisonniers sont faits. Une contre-attaque s'amorce en direction de Cambrai, mais elle ne peut déboucher. Le 22, réduit à un escadron mixte, le groupement se dirige vers Neuvîlle Saint-Waast, puis le 23 vers Noeux-les-Mines, où, en liai son avec le 12eme Cuirassiers, il tient en respect des éléments blindés allemands et anéantit une compagnie d'infanterie. Les 24 et 25 mai sont relativement calmes, mais les Allemands continuent à avancer et c'est le repli vers la région de Dunkerque, d'où l'on va tenter d'évacuer les forces encerclées par l'ennemi. L'embarquement et la traversée ne se font pas sans incidents, mais finalement, les divers éléments rescapés du 2eme Cuirassiers, les uns par Cherbourg et Conches, les autres par Brest, se retrouvent à Romilly le 10 juin .
La situation est alors tragique. La poussée vers le Sud des forces allemandes ne peut être contenue. Les unités rescapées de la bataille du Nord ne trouvent pas de matériel pour se reconstituer. Elles vont s'efforcer d'échapper à l'étreinte de l'adversaire, en livrant pour l'honneur leurs derniers combats. Le gros du Régiment est ainsi dirigé vers la Loire et, partiellement ré équipé de chenillettes et de VTT, et reçoit d'abord la mission de renforcer la défense du fleuve entre Tours et Cinq Mars, puis de couvrir, aux approches de la Vienne au Nord de l'île Bouchard, le repli vers le Sud des troupes amies. Il réussit à repousser des éléments blindés allemands et à maintenir le passage libre. Mais l'un de ses escadrons est perdu. Le reliquat se replie vers la vallée de la Vienne et atteint Daugé (15 km N de Châtellerault ), où il livre un nouveau combat le lendemain. Ensuite, c'est à nouveau le repli sur Nouaillé, puis sur le Clain et sur la Charente. C'est au Nord-Est d'Angoulême, à La Roche-Foucauld, que l'armistice surprend le gros du régiment. L'un de ses escadrons, cependant, avait pu être équipé de chars Somua. Le 10 juin, il avait été envoyé tenir les ponts de Pacy sur-Eure, puis s'était porté sur Conches. Le 14, accrochage à Dauville avec des éléments motorisés allemands. Le 15 nouveau combat à Verneuil, renouvelé plus au Sud le lendemain.
Le 18 juin, réduit à un peloton, l'escadron se replie et atteint Thouars le 21. Tout en combattant, il poursuit son repli et le 27 juin rejoint le gros du Régiment à Vertallac. Le 1er août le 2eme Cuirassiers est dissous. Il a reçu à la suite des combats de Belgique une citation à l'ordre de l'armée.
Le 16 septembre 1943, est la renaissance du 2eme Cuirassiers, à Mercier-lacombe, en Oranie, par dédoublement du 2eme Régiment de chasseurs d'Afrique. Affecté à la Division Blindée, aux ordres du Général du Vigier, son ancien chef de corps de 1940, il constitue, avec le 3eme Zouaves et le 1/68eme RA, le Combat-Command N°1 .
Embarqué le 10 août 1944 à Oran, le 2eme Cuirassiers, à un escadron de chars légers et à trois escadrons de chars moyens Sherman, prend pied sur le sol de France à la Nartelle au milieu de la baie de Saînt-Tropez, le 16 août. Le soir, par Plan de la Tour et la Garde-Freinet, il est à Gonfaron, après avoir fait 18 prisonniers. Le 17, le 4eme Escadron enlève brillamment Le Luc, détruisant plusieurs armes anti chars allemandes, mais perdant lui même un char. Cette résistance éliminée, le Régiment fonce sur Marseille par Flassens (17 août), Le Val 18 août), Bras-Saint-Maximin (19 août).
Jusque-là, le 2eme Cuirassiers, comme l'ensemble des troupes, avait opéré dans le cadre et au profit du 6eme Corps d'armée américain. Le 20 août, repassant aux ordres de la 1ère armée française, il se rabat vers le Nord par Méounes et Signes, et atteint Gémenos à la nuit. Le lendemain, tandis que le 2eme Escadron fixe les résistances ennemies d'Aubagne sur la N8, le 3eme Escadron les déborde par le Nord-Est et par le Nord. La ville est prise le soir, nettoyée le lendemain. A la nuit, le Régiment est à La Valentine, sur la D4. Le 23 août, 4eme Escadron en tête, le 2eme Cuirassiers entre dans Marseille, qu'il faudra ensuite nettoyer pendant plusieurs jours. C'est au cours de ce nettoyage que se situe un haut fait d'armes, l'enlèvement de la colline de Notre-Dame de la Garde, le 25 août par le 2e Escadron. Le Régiment est aux environs de Salon, le lendemain à Tarascon. Il y rejoint les autres éléments de la 1ère D.B . Le 31 août il franchit le Rhône, partie à Vallabrègues, partie à Avignon, et se regroupe le soir à Bagnols-sur-Cèze. Puis c'est Viviers, La Voulte, Tournon, Annonay, Saint-Etienne. Le 3 septembre, le Régiment participe à la libération de Lyon et, le soir, campe à Anse. Le 4, par Mâcon, il atteint Tournus. Le 5, il participe brillamment à la prise de Chalon-sur-Saône, causant à l'ennemi de lourdes pertes. Le 7, il se heurte à Beaune à de fortes résistances antichars, qui causent des pertes au 3eme Escadron, et ne peut entrer dans la ville que le lendemain. Puis le 10, c'est Dijon, et le 11, Is-sur-Tille. Le 13, Langres est à son tour libérée après un vif combat. Le même jour, la jonction est effectuée au N-E de Chaumont avec la 2eme DB qui arrive de Paris. Obliquant à droite, la 1ère DB s'axe alors sur Colmar.
La poussée vers les Vosges s'engage vers le Col du Thillot. Mais, marquées par les combats de Château-Lambert et de Bois-le-Prince, les opérations n'aboutissent pas (18 septembre au 9 octobre). A partir du 10 octobre, en direction du Col d'Oberen les chars du 2eme cuirassiers enlèvent Travexin, mais ne peuvent en déboucher. Les autres groupements ne sont pas plus heureux. Il est alors décidé de retirer la 1ère DB des Vosges. Elle se regroupe, à partir du 22 octobre, dans la région de Vesoul, et se prépare à s'engager dans la trouée de Belfort. Reposé, recomplèté, le Régiment pénètre en Alsace le 20 novembre en longeant la frontière Suisse et, le 21 novembre participe brillamment à la prise d'Altkirch et d'Illfurth. Les jours suivants, tandis qu'une partie de ses éléments prend part à l'occupation de Mulhouse, les autres enlèvent Barnhaupt et Pont d'Aspach (29 novembre). Des combats acharnés vont alors s'engager pour la réduction de la poche de Colmar. Ils dureront trois semaines, au milieu d'un hiver rigoureux, du 20 janvier au 9 février 1945 et seront marqués notamment par les combats d'lllzach, de Kingersheim et Richwiller, le 2eme Cuirassiers, agissant alors au profit de la 9eme DIC. Après avoir atteint le Rhin le 6 février à Chalampé, le Régiment est ramené à Mulhouse, où il stationne jusqu'au 14 avril. C'est enfin, le dernier assaut le 16 avril, poussé sur Strasbourg, le Régiment franchit le Rhin en face de Rastatt.
Du 20 au 22 c'est la poussée vers le Danube, avec au passage les prises de Messkirch, de Krauchenwies, de Mengen, de Sigmaringen. Le 23 avril, le 2eme Cuirassiers pénètre dans Ulm, puis s'orientant face au Sud, entre en Autriche le 30 avril par Immenstadt et Aach. Le 3 mai,  dans le cadre d'un remaniement du dispositif, il reprend la route de Strasbourg, repasse le Rhin à KehI le 9 mai et gagne à Rheinzabern, au S-E de Landau, son premier cantonnement du temps de paix. Le 18 juin, I 'étendard du Régiment, que vont enrichir les nouvelles inscriptions de Marseille et d'Ulm, est à l'Arc de Triomphe. Il se voit accorder le droit au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1939/1945. La citation à l'ordre de l'Armée qui lui est décernée le 1er octobre est le plus glorieux des journaux de marche.

1945 à nos jours

L'armistice avait trouvé le régiment à Bellheim en Belgique. Il sera cantonné à Manderscheid puis il quittera l'Allemagne le 03/10/1945. En France il s'installera à Châtellerault, Angoulême, puis St Wendel et Reutlingen en Allemagne. équipé de Sherman, puis d'AMX SS11 et enfin d'AMX 30, il continuera sa modernisation.

 

Un visiteur de nos amis, que nous remercions au passage, ajoute ceci :"Vous avez omis de dire que, pour avoir couvert la retraite d'un corps britannique, il fut distingué de la Victoria Cross. Je l'ai vu agrafée, chaque jour que dura mon service national, à Reutlingen, dans le bureau de mon Capitaine, le Capitaine Gillet, sur l'étendard du 4ème Escadron du 2ème Régiment de Cuirassier. Ce Régiment appartenait, toujours, en 1973, à la 3ème Division d'Infanterie Algérienne (La Victoire laissant tomber de sa main gauche trois croissants, un bleu, un blanc, un rouge; les couleurs nationales) et 5ème Division Blindée, 5 ème Brigade Mécanisée.

A noter, les uniformes, après la mort du Duc de Richelieu et sa nouvelle appellation "Royal Cavalerie", auraient été taillés dans des drapeaux pris à l'ennemi (Réplique du Colonel au Roi qui les trouvait affreux) mais ça c'est à vérifier...

MARCHAND Guy.

Pas vraiment dans l'historique mais vrai et amusant :

j'ai lu avec beaucoup d'intérêt la page concernant le 2e cuirassiers.

Je veux y apporter un complément. En effet j'ai accompli mes classes au printemps 1948 dans ce régiment, au quartier Bossut à Angoulême et portant j'étais dans l'armée de l'air. Des aviateurs à Angoulême dans un régiment de blindés ? eh bien oui...je suppose que, après la guerre, l'armée française était en pleine réorganisation et qu'il fallait parer au plus pressé. Je venais du CRAP 207, caserne Baraguet d'Illiers à Tours et quel ne fut pas notre étonnement de nous retrouver dans ce régiment. L'encadrement était assuré par des gradés retour d'Indochine, le lieutenant était un Spahi.Les classes furent dures, disciplinées mais j'en ai gardé un excellent souvenir. Je possède des photos de cette époque, telles la revue du 18 juin, et le défilé devant la caserne.Je me souviens aussi avoir monté la garde de nuit pour surveiller les voitures du circuit des remparts au pied de la cathédrale. J'ai ensuite été muté à Marrakech, via Marseille et son fameux camp Sainte Marthe, Oran .Oujda, Casablanca, et enfin Marrakech où j'ai passé un hiver merveilleux, et où enfin j'ai pu voir des avions.

Amicalement Jean-Claude.

 

Bonjour.

J'ai lu avec attention l'ensemble de vos informations sur le 2eme cuirassier.

Mon oncle paternel appartenait à cette unité et à l'équipage du char

 "Tonnerre" qui fut détruit au Luc en Provence. C'est la qu'il trouva la mort.

Merci pour cet acte de mémoire.

En complément d'information:

La commune du Luc-en-Provence, suite à une demande d'un groupe d'anciens combattants à donné son nom "Jean-Pierre Bisbal" à une petite place de la ville.

Cordialement,

Pierre Bisbal.

 

le 2eme Cuir à REUTLINGEN avait comme véhicules en 1964 des M 47 US avec un canon de 90 mm. J'ai passé 9 ans dans ce régiment. 

Merci de votre témoignage. M. Mayaqui.

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Dernière modification vendredi 26 juillet 2013