Histoire du 1° parachutiste français... ou, les marins sont partout !

...En quelques mois deux officiers, servant dans cet établissement, mirent au point un système qui donna entière satisfaction au cours des essais avec lest.

Le 17 novembre 1915, quand on voulut tenter l’aventure grandeur réelle avec un homme, un seul volontaire se présenta et c’est là que fusiliers et aérostiers vont faire un petit bout de chemin ensemble. Ce volontaire fut le matelot gabier DUCLOS Constant, ancien de la brigade de fusiliers-marins de l’amiral RONARC’H !!!

Son premier saut à 300 mètres d’altitude fut un succès. Il accomplit là, le premier saut jamais réalisé par un militaire français. Encouragé par ce premier succès, il récidiva 16 autres fois devant les aérostier futurs utilisateurs bien sur mais aussi devant de nombreuses personnalités qui furent très impressionnées par la précision d’atterrissage et la décontraction du parachutiste il fumait un cigare pendant la descente. Duclos possédait un assurance et une placidité telles que ses démonstrations firent plus que tout, plus que les ordres, plus que les règlements, pour convaincre les futurs utilisateurs.

Pour récompenser sa folle audace et sa décontraction devant le risque, notre QM reçu peu après la médaille militaire. Le 3 avril 1916, il exécutait les deux sauts d’homologation du parachute devant la 3° Sous-Commission de l’Aéronautique. Jugea-t-il que cet aéropage n’appréciait pas à sa juste valeur son premier saut? Il fit sa deuxième descente en fumant un énorme cigare et se posa aux pieds des techniciens, ahuris d’une telle désinvolture. Duclos fut récompensé le 15 mars 1917 par la Médaille militaire.

Convaicu de la qualité de ce nouveau matériel, l’état-major signa son homologation au début de 1916. Et le 16 mars, l’homologation à peine signée, le sous-lieutenant LEVASSOR D’YERVILLE de la 68 ème compagnie d’aérostiers, l’utilisa de façon opérationnelle près du fort des Satelles sur le front de VERDUN, ce jour là un avion français vint malencontreusement sectionner le cable de retenue et le ballon libéré prit rapidement de l’altitude.

Après quelques hésitations bien légitimes et voyant qu’il n’y avait pas d’autre solution le s/lt LEVASSOR enjamba la nacelle, respira un “bon coup” et se lança dans le vide en pensant sans doute à l’aisance et au courage du QM DUCLOS des Fusiliers Marins. Après 15 mn de descente, il se posa à 300 mètres de la ligne de front sans encombre, ce qui sera assez rare dans l’avenir où l’arrivée au sol était souvent épique et on verra souvent des aérostiers trainés au sol sur 1500m.

A la fin de 1917, l’armée française adopta un nouveau matériel “le parachute de nacelle” qui était amarré au-dessus de la nacelle sous le ballon. En cas de danger, l’aérostier à l’aide d’un levier, libérait la nacelle du ballon. L’ensemble “nacelle aérostier” tombait extrayant le parachute de son sac resté attaché au ballon.

Ces différents parachutes bien que rudimentaires face aux magnifiques matériels d’aujourd’hui, sauvèrent de nombreuses vies :

entre 1914 et juin 1918, date d’adoption du parachute pour les pilotes, l’aviation française a perdu 5 333 pilotes sur 12 919 qui furent engagés.

Dans le même temps, les 6 compagnies d’aérostiers n’ont perdu que 36 observateurs sur I 471.

GUYNEMER totalisa 750 heures de vol quand il disparut. FOREST, illustre officier aérostier effectua 1614 heures de ballon et fut obligé de sauter 5 fois en parachute.

Les unités d’aérostiers de l’armée française furent dissoutes en 1940.

Lieutenant de Vaisseau AUBRY.

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Dernière modification vendredi 13 juillet 2012