Une "certaine" idée de la France !

et honneur à la France d'avoir suscité une telle ferveur !

le 20.08.1963

- en première page de garde de l'ouvrage :
"Mémorial de la Légion d'Honneur," 1959 - éditeur : Foret, rue La Fayette, Paris - est inscrit :

Dédicace :
" A Mr Nguyen Duc Vuong,

"Monsieur Vuong me fait l'honneur de me demander d'écrire quelques mots dans ce livre des membres de la Légion d'Honneur. Je ne peux pas refuser - surtout puisque nous nous connaissons depuis 21 ans.

C'est en 1942 qu'il entre dans la section des Infirmiers Coloniaux - qui était attaché à l'Hôpital de Lang Son, incorporé au 1°Régiment de Tirailleurs Tonkinois (1°RTT) à Hanoi, dans laquelle j'étais médecin ainsi que professeur enseignant.

Le 09/03/1945, dans la bataille de Lang Son, M. Vuong n'hésitait pas à s'occuper des blessés avec un grand dévouement, malgré le danger. Ce comportement honorable lui a coûté ses yeux. Ce sacrifice au service des blessés n'a pas de frontière. On ne se permet pas de distinguer entre ami et ennemi; on ne peut agir qu'avec notre coeur, avec amour pour l'humanité et avec le but de sauver des gens de la misère, et de la maladie.

Ce sacrifice a été dignement récompensé par la médaille de Chevalier de la Légion d'Honneur.

En ce moment, M. Vuong est professeur dans une école pour les enfants non-voyants. Cette place lui convient parfaitement, comme une  personne qui a plein d'amour et un grand coeur.

J'écris ces quelques lignes pour le féliciter. Cette récompense correspond exactement à son grand dévouement, la fidélité d'un jeune homme qui s'est blessé par son courage pendant le service."

NB :

Nguyen Duc Vuong, Chevalier de la Légion d'Honneur, s'est engagé (volontaire) en 1942.
Au moment de sa blessure, pendant la bataille de Lang Son, contre les troupes Japonaises, il était Caporal au 3°Régiment de Tirailleurs Tonkinois.

Décoré de la Médaille Militaire, de la Croix du Combattant et titulaire du Titre de " Reconnaissance de la Nation".

Honneur à vous, étrangers, devenus Enfants de cette France, si belle dans le coeur des hommes de bonne volonté, qu'aucun sacrifice ne se calcule plus.  

    PS : Notre amie, sa fille, Françoise Minh Duc Nguyen-Clark est partie… Après s'être battue avec un immense courage, digne de son père.

Duc a été emportée par une maladie impitoyable contre laquelle elle avait lutté - toujours avec le sourire - pendant 5 ans. 

Une équipe de médecins, soignants et amis a tout tenté - avec détermination et affection.

Jusqu'à la fin, Duc a toujours été aimable et optimiste :
"je ne baisserai pas les bras" disait-elle en s'accrochant à cette vie, où elle et sa famille avaient connu tant de souffrances et de persécutions entre les mains d'un régime totalitaire.
Elle n'avait que 17 ans quand Saigon est tombé au pouvoir des communistes.

Son arrivée en France, et ses nombreux amis dévoués, ont fait que les 12 années passées à Paris ont été les plus heureuses de sa vie d'adulte.

Duc avait appris de son père, une "Certaine Idée" de la France.
Elle chérissait avant tout cette patrie à laquelle sa famille avait tant donné.

Elle était très fière de son neveu, Gao David, qui fit l'énorme effort de réussir son baccalauréat au Prytanée Militaire, puis qu'il ait décidé de consacrer sa vie au service de cette patrie d'adoption.

Patrie "par le sang versé" de son grand-père, et pays d'élection de Duc.

Elle était fière aussi de ses origines Vietnamiennes, de son grand père gouverneur de la province de Bac Ninh - mais elle était française de coeur.

Elle était particulièrement contente d'avoir aidé au moins six orphelins Vietnamiens à faire une nouvelle vie dans ce beau pays.

Parmi les traits de caractère de Duc, que tout le monde aimait, outre la
gentillesse, l’humour, il y avait aussi une vive intelligence, et une grande efficacité dans son travail qu'elle montra au travers des concours qu’elle a présentés.

Elle avait réussi un parcours professionnel exceptionnel, que la maladie a brusquement interrompu.

Duc est partie - mais elle est toujours parmi nous - aussi longtemps que nous nous souviendrons de sa douceur, de son esprit espiègle, de son sourire…

La famille souhaite – plutôt que des fleurs - qu'un don puisse être fait à la Ligue contre le Cancer.

Dédicace apposée in "Une Femme à Dien Bien Phu" de Paris-Match 1954 :

"à Françoise DUC (NGUYEN) -  en souvenir de l'Indochine, ce pays que nous avons aimé, pour lequel les combattants de Dien Bien Phu se sont battus pour préserver les libertés des Vietnamiens."
Geneviève De GALARD.
le 12/12/2003.

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Dernière modification vendredi 13 juillet 2012